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Malgré l'inflation et le climat social, les Français ne sont pas prêts à renoncer aux vacances

Les Français ne sont pas prêts à renoncer à leurs vacances. Malgré l'inflation, la guerre en Ukraine et le climat social, ils n'ont jamais été aussi nombreux à vouloir partir cette année. Une aubaine pour les acteurs du secteur du tourisme qui tiennent leur salon dès ce jeudi à Paris. 400 destinations y seront représentées.

Partir en vacances, un "besoin vital" pour une bonne moitié des Français. C'est le résultat d'un sondage Opodo publié cette semaine à l'occasion du salon du tourisme qui ouvre ses portes ce jeudi à Paris.

"C'est la clé de la résilience du secteur, commente Guy Raffour, l'auteur de l'étude. Les séjours de loisirs accompagnent leurs pensées toute l'année, leur donnent de l'énergie, leur apportent la promesse de se déconnecter du quotidien, de renforcer leurs liens avec leurs proches".

Alors pas question de s'en passer, quitte à sacrifier peut-être d'autres dépenses ou à faire un peu plus attention au quotidien. Car 70% de ceux qui partent en vacances ont un budget dédié. Il ne s'agit pas non plus de s'endetter pour deux semaines au soleil.

Un pouvoir d'achat assez élevé

Les vacances de février l'ont prouvé, avec un taux de réservation en hausse de 11,5% par rapport à février 2022 selon le ministère du tourisme. Les skieurs ont été au rendez-vous malgré de mauvaises conditions d'enneigement, et malgré une flambée des prix dans les stations.

Comme à Val thorens. A 72 euros pour une journée de ski, le prix du forfait est en augmentation de 9% par rapport à l'année dernière dans cette station. Même constat en Isère, au 7Laux, où les prix ont augmenté de 6% en raison de la hausse du coût de l'énergie et des salaires. Cela n'a pas découragé les fans de la glisse.

"Les vacances d'hiver sont réservées longtemps à l'avance, il n'y a pas eu de mouvement massif d'annulation", explique Jean-Pierre Mas, le président des entreprises du voyage.

La clientèle française ou internationale qui se rend en montagne l'hiver est plutôt privilégiée et peut faire face à une augmentation des coûts. Et si le ski est trop cher, direction la mer. Ce n'est habituellement pas une destination clé lors des vacances de février. Mais c'est en train de changer depuis deux ou trois ans observe le groupe de résidence Maeva. Le littoral atlantique ou la Bretagne par exemple signent des hausses de Revpar (le revenu par chambre disponible, indicateur clé dans l'hôtellerie) de plus de 20% selon les chiffres de MKG Consulting.

Réservations en hausse pour les vacances de Pâques

Les prévisions sont tout aussi optimistes avec déjà des réservations en hausse de 7% par rapport à 2022 pour les vacances de Pâques selon le ministère du tourisme.

"Plus il y a d'incertitude géopolitique, géopolitique ou environnementale, plus les Français ont besoin de cette parenthèse", confirme le cabinet d'études Protourisme.

La frustration générée par les périodes de confinements conduit au phénomène de "Revenge travel". Ce besoin de s'évader comme pour rattraper le temps perdu. "Nos visiteurs sont typiquement des adeptes du renvenge travel" reconnait la directrice du pole tourisme de Comexposium dans un entretien à Tourmag. Ils ont une vraie appétence au voyage et se remettent à anticiper. La crainte d'un blocage due à la pandémie est terminée.

Les tours opérateurs commencent déjà à réserver pour la fin de l'année ou 2024. Les professionnels se frottent les mains. La reprise est vraiment là, et pas qu'en France. D'après l'OMT, le tourisme mondial est en bonne voie pour retrouver d'ici la fin de l'année ses niveaux d'avant pandémie.

Hélène Cornet