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Renault propose une amélioration des conditions de départs volontaires dans l'ingénierie, selon les syndicats

Image d'illustration- Renault

Image d'illustration- Renault - ERIC PIERMONT / AFP

Le plan de départs volontaires dans l’ingénierie n’a pas recueilli assez de candidatures, selon les syndicats, d’où de nouvelles négociations pour proposer des conditions de départ plus favorables.

Renault va revoir sa copie quant aux conditions du plan de départs volontaires proposées dans l’ingénierie. La direction du constructeur a proposé aux syndicats une amélioration des conditions de départ, alors que le plan signé à l'automne ne remporte pas le succès attendu, a appris l’AFP mercredi de sources syndicales, confirmant une information des Echos.

300 départs validés sur les 1900 possibles via une RCC

L'accord initial encadre 2500 départs volontaires via un mécanisme de pré-retraite et une rupture conventionnelle collective. Selon les derniers chiffres communiqués par la direction et des syndicats, environ 300 départs volontaires ont déjà été validés dans le cadre de la rupture conventionnelle collective (RCC) que propose le plan, alors que le texte permet 1900 départs via ce dispositif (d'ici à fin septembre).

Compte tenu des perspectives actuelles sur le marché du travail, cela n'a pas suffi", relève Franck Daoût, délégué CFDT chez Renault dans le quotidien.

"La trajectoire de l'accord n'est pas celle qu'on espérait", en nombre de candidats au départ, confirme Guillaume Ribeyre, délégué syndical central (DSC) CFE-CGC à l'AFP. Des salariés s'interrogent. "Lancer une RCC quand la France ne va pas bien... Il faut avoir un projet de recrutement ou des projets personnels, ce qui est difficile avec le Covid. Même si des salariés se plaignent de Renault, ils ne souhaitent pas partir", poursuit le représentant syndical.

La modification doit être signée d'ici la semaine prochaine

La modification proposée par rapport à l'accord initial est "soumise à signature jusqu'au 6 avril", a indiqué à l'AFP Guillaume Ribeyre. Cette organisation est signataire, avec la CFDT et FO, du texte validé en novembre.

FO a déjà "décidé de signer cet avenant", car "il ne déroge pas à l'esprit de l'accord, c'est-à-dire au volontariat, a déclaré à l'AFP sa DSC Mariette Rih. Cela permet d'avoir davantage de personnes éligibles, plus de gens pourront adhérer à l'accord".

Pour le volet "dispense d'activité" ou pré-retraite, l'avenant prolonge d'un mois, "jusqu'au 1er janvier 2022", la possibilité d'y adhérer, selon ces deux syndicalistes. Un mois de plus, "ce n'est pas anodin. Cela permet d'avoir un trimestre complet dans le décompte des droits à la retraite et, surtout, une année pleine dans le décompte des 25 meilleures années", a relevé Guillaume Ribeyre.

Côté RCC, l'avenant ajoute "trois mois d'indemnisation en cas de départ avant le 30 juin 2021" ou "deux mois si le départ a lieu entre le 1er et le 31 juillet 2021", sauf s'il s'agit d'un départ à la retraite, ont précisé les deux DSC. Le délai ouvrant la possibilité d'être réembauché par Renault est allongé, passant de "six mois à 12 mois".

Non-signataire de l'accord, la CGT juge "purement indécent" que la direction soit "prête à mettre de l'argent pour faire partir les gens", alors qu'"il n'y en a pas pour investir", a déploré son DSC Jean-François Pibouleau.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp avec AFP Rédactrice en chef adjointe web