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Naval Group: les employés australiens installés à Cherbourg accusent le coup

La rupture par l'Australie "du contrat du siècle" pour la construction de douze sous-marins a surpris les employés australiens de Naval Group qui se sont installés à Cherbourg pour ce chantier.

Flou total pour les familles australiennes de Cherbourg après la volte-face de Canberra. L'annonce de la rupture du contrat entre l'Australie et l'industriel français Naval Group pour la fabrication de douze sous-marins a surpris les employés australiens qui se sont installés avec leurs familles en Normandie, depuis plusieurs mois, spécialement pour ce chantier qui ne verra finalement pas le jour.

Cela représente plusieurs dizaines de familles australiennes dans le Cotentin: dans une école bilingue du centre-ville de Cherbourg, par exemple, sept élèves australiens y sont scolarisés.

"On était sous le choc, on ne pensait pas que quelque chose comme cela pouvait arriver. On adore Cherbourg, on adore notre vie ici, on était très content, on avait encore plein de choses à voir, donc forcément on est triste. Bien sûr, on adorerait rester, mais je ne suis pas sûr qu'il y ait une opportunité", a réagi sur BFMTV la mère de l'un de ces enfants, qui a expliqué avoir appris à la télévision australienne que le projet sur lequel travaillait son mari était abandonné.

Sur les 3600 employés de l'usine Naval Group de Cherbourg, on compte environ 120 Australiens. Reste à savoir ce que vont devenir ces emplois après la rupture du contrat.

"Le PDG nous a informé qu'il y aurait aussi un regard qui serait fait envers eux, de regarder ce qu'ils souhaitent, ce qu'ils veulent, et s'ils veulent intégrer l'entreprise pourquoi pas, parce qu'on a aussi besoin de gens internationaux", a précisé David Robin, délégué syndical central CFDT.

Carnet de commandes "bien rempli"

Le contrat australien, sur lequel 650 personnes travaillaient en France essentiellement dans les bureaux d'étude, représentait 10% du chiffre d'affaires de l'entreprise. Mais son annulation ne la met pas en péril pour autant.

"Nous savons que Naval Group a un carnet de commandes bien rempli et qu'en l'occurrence jusqu'en 2050 nous savons que cette industrie ne va pas éprouver de difficultés particulières", a rassuré Anna Pic, adjointe au maire de Cherbourg chargée des relations internationales.

Si l'Australie a tourné le dos à l'industriel français, d'autres pays font toujours confiance à Naval Group. L'entreprise doit construire six sous-marins conventionnels pour l'Inde, quatre pour le Brésil et espère remporter de nouveaux contrats aux Pays-Bas et en Inde – on peut aussi y ajouter cinq sous-marins Barracuda pour la Marine française.

Camille Fournier et Antoine Forestier avec Jérémy Bruno