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Transition énergétique: les ambitions du gouvernement dans l'éolien et le nucléaire

Dans la foulée d'un contrat signé à Saint-Nazaire pour raccorder les champs d'éolien en mer, Bruno le Maire a rappelé les choix du gouvernement pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

Ce jeudi, un contrat géant de 4,5 milliards a été signé à Saint Nazaire pour l’éolien en mer, impliquant le gestionnaire de réseaux RTE, le fournisseur de services Hitachi, et les Chantiers de l’Atlantique, leader mondial des installations offshore. Le consortium aura la responsabilité de la construction de trois plateformes haute tension et de stations de conversion terrestre pour acheminer l’énergie produite depuis les champs éoliens.

Dans un entretien à Ouest-France, ce samedi 3 mai, Bruno Le Maire persiste et signe. La transition énergétique de la France s'appuiera sur les piliers du nucléaire, des renouvelables et de la sobriété énergétique. Le tout en privilégiant l'industrie française.

Accélération dans l'éolien offshore

Le ministre de l’Economie a réitéré l’ambition présidentielle d'accélération des renouvelables affirmée lors du discours de Belfort. Cette accélération passe par l’éolien en mer qui doit passer de zéro à 20% du mix électrique en 25 ans, soit " 18 gigawatts en 2035, l’équivalent de 11 réacteurs nucléaires", a confirmé Bruno Le Maire au quotidien. En 2023, RTE avait présenté les chiffres du mix électrique : l’éolien offshore représentait 0,1% de la production électrique contre 8,4% pour l’éolien terrestre en 2020.

Pour accélérer la transition, Bruno Le Maire promet dans son interview de simplifier les procédures, de réduire le délai d’appel d’offres, et de renforcer les effectifs chargés d’instruire les dossiers.

Privilégier la production française et européenne

En réponse à la mainmise chinoise sur l'industrie des renouvelables, le ministre de l’Economie se dit prêt à réserver 50% du montant des appels d’offres à des productions nationales ou européennes. L’innovation technologique doit aussi permettre de répondre aux défis d’acceptabilité par les citoyens et à éloigner des côtes les champs éoliens.

Rappelant le projet de loi industrie verte, qui vise à faire de la France le champion de l'industrie verte en Europe, la transition sera aussi l'occasion d’investir dans la production française. Vingt milliards de commande publique devraient être investis dans les panneaux photovoltaïques et le ministre souhaite "qu'ils aillent à des usines françaises".

Enfin le ministre a réitéré l'ambition de relance du nucléaire, autre pilier de la stratégie énergétique française. Six EPR2, réacteurs standardisés doivent être construits à l’horizon 2050 et "EDF a une obligation de résultats", en termes de coûts et de délais selon le ministre. Plus de temps sera accordé pour concevoir le design du nouvel EPR, qui sera ensuite dupliqué.

Ces éléments seront affinés par décret. Plutôt que de passer par une loi de programmation pluriannuelle de l’énergie, le ministre assume ne pas solliciter le vote des parlementaires pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050.

Marine Landau