Ciaran: pourquoi 3.000 clients sont toujours sans électricité deux semaines après la tempête

D'après les derniers chiffres communiqués par Enedis, 3.000 foyers bretons manquaient encore d'électricité mardi soir. Parmi eux, beaucoup de clients isolés, parfois dans des hameaux dont les conditions d'accès sont difficiles et auxquelles s'ajoute une météo capricieuse.

La dernière ligne droite est la plus difficile. Deux semaines après le passage de la tempête Ciaran, le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité Enedis nous indique que le courant est rétabli pour plus de 99,5% des foyers touchés. Ce sont ainsi 3.000 clients qui demeurent privés d'électricité dont plus des deux tiers se trouvent dans le Finistère (2.300 plus exactement) tandis que le reste se divise à peu près équitablement entre les Cotes d'Armor (400) et le Morbihan (300). Enedis rappelle que 2.400 électriciens restent mobilisés chaque jour dans la région bretonne.

"Cette mobilisation est comme une course d'obstacles, c'est une question de jours, estime Frédéric Le Tallec, directeur régional délégué d'Enedis en Bretagne. Nos équipes travaillent sans relâche du matin au soir et elles sont aidées par des agriculteurs parfois. Les Bretons voient du bleu de partout entre les camions et les techniciens."

Dégâts liés à la tempête Ciaran: êtes-vous automatiquement couverts?

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En moyenne 9.000 chantiers par jour en Bretagne depuis Ciaran

Pour expliquer ces opérations de rétablissement qui s'étirent dans le temps, le représentant local d'Enedis souligne le caractère inédit de la tempête: "Des records historiques de vent ont été battus sur le territoire du Finistère et des Cotes d'Armor. Des dégats importants ont été occasionnés sur le réseau de distribution qui nécessitent des opérations lourdes." Par ailleurs, les conditions d'intervention ont été complexes après le passage de Ciaran en raison de pluies et vents qui sont restés importants sur le terrain. "Sur le territoire breton, il y a beaucoup de maisons éloignées qui sont alimentées par des réseaux plus longs qu'il faut parfois reconstruire", ajoute Frédéric Le Tallec qui précise avoir reconstruit 1.000 kilomètres de ligne au cours des deux dernières semaines.

"Ces phases de reconstruction sont encore en cours et en attendant, on installe des groupes électrogènes: 1.200 ont été installés ou mis à disposition dans la région."

Rien qu'en Bretagne, pas moins de 9.000 chantiers ont été réalisés depuis le passage de la tempête à raison de 600 à 1.000 par jour. Le directeur régional délégué d'Enedis évoque celui sur lequel il se trouvait hier pour intervenir sur trois pylones cassés: "Nous avons dû traverser des champs très humides avec de la boue dans laquelle on s'enfonçait. Nos collègues portaient les échelles et le matériel, on a traversé un ruisseau mais c'est un chantier qui n'a en réalité rien d'exceptionnel."

"C'est la tempête la plus forte que j'ai jamais connue. La Bretagne n'a jamais été confrontée à une telle force de vent sur une surface aussi grande. Les Bretons font souvent référence au cyclone de 1987 et on est dans les mêmes ordres de grandeur de vent mais des records ont quand même été battus."

Timothée Talbi