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Attaque de Lidl: pour Michel-Edouard Leclerc, le distributeur "n'est pas beau joueur"

Dans une publicité, Lidl accuse son rival de comparer les prix de produits de qualités très différentes.

Les relations se tendent entre les deux géants de la distribution, Leclerc et Lidl. Il y a quelques jours, le discounter d'origine allemande a attaqué frontalement son concurrent dans une publicité sur les réseaux sociaux, l'accusant de "comparer l'incomparable" pour se présenter comme l'enseigne la mieux disante sur le prix.

Exemple avec les céréales: moins chères, les céréales d'E.Leclerc contiennent, dixit Lidl, "49% de blé et 40% de cacao en moins" que ses propres céréales. Et le discounter dit être "prêt à tout pour vous proposer les meilleurs prix mais pas à vous faire avaler n'importe quoi".

Ce lundi sur TF1, Michel-Edouard Leclerc, patron du groupe éponyme a estimé que Lidl n'est "pas beau joueur". Et d'asséner: "il faut le laisser se faire plaisir comme il peut. Lidl a du mal à accepter qu'on l'ait détrôné sur le podium des Français" en matière de positionnement sur les prix, "et que Leclerc a attiré 1 million de clients supplémentaires, il a pris un coup".

Cette bataille s'inscrit en effet dans un contexte de forte concurrence entre distributeurs, exacerbée par l'inflation qui a renforcé l'intérêt des consommateurs pour les petits prix, réels ou perçus comme tels.

Gain impressionnant

Le groupement d'indépendants E.Leclerc, leader du secteur avec près d'un quart du marché, a bénéficié en 2023 d'un impressionnant gain de parts de marché. A la différence de son rival Lidl qui a connu une année 2023 moins conquérante que les précédentes en termes de parts de marché.

Sur BFMTV/RMC, le président de Lidl France Michel Biero avait déclaré que E.Leclerc, qui "a lancé ces comparateurs, a franchi une étape" qu'il n'avait "jamais franchie auparavant", en comparant "des produits de marques de distributeurs avec des premiers prix, alors que ce ne sont pas des produits comparables" du point de vue de la qualité, selon lui.

Concernant les négociations commerciales avec les fournisseurs agro-industriels de la grande distribution réalisant moins de 350 millions d'euros de chiffre d'affaires (PME), qui s'achèvent lundi soir, elles "se sont bien passées", a assuré le médiatique représentant du leader du secteur.

"Je viens chez vous avec une vision plutôt positive de ces négociations", indique-t-il. "Il y aura des poches de baisse de prix et on va ramener l'inflation alimentaire à 2 ou 3% par an", a-t-il encore estimé.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business