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Vous voulez travailler en Antarctique? L'Institut polaire français Paul-Emile Victor organise un job dating

L'institut de recherche organise un job dating le 19 octobre à Brest afin de recruter 80 contractuels et volontaires qui travailleront dans ses bases du Pôle Sud pour des durées de 2 à 14 mois.

Boulanger-pâtissier, cuisinier, plombier, mécanicien engins, mécanicien central, électrotechnicien, chef mécanicien, outilleur, responsable technique et technicien instrumentation. Les profils recherchés par l'Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV) sont variés. Le 19 octobre prochain, l'institut de recherche organise aux Ateliers des Capuçins de Brest un job-dating qui doit lui permettre de recruter 80 contractuels et volontaires en service civique pour assister ses membres permanents dans leurs missions... en Antarctique.

Les premiers départs auront lieu fin octobre 2024 pour les "campagnards" qui restent sur place entre deux et trois mois. Les "hivernants" resteront quant à eux plus longtemps et ne viendront que pour Noël 2025. "Il n'est plus possible de quitter l'Antarctique à compter du mois de mars", rappelle au Figaro Anne Savary, en charge des ressources humaines à l'Institut polaire français. Et pour cause, les conditions météorologiques ne permettent pas aux avions de se poser et le passage des bateaux est rendu impossible par la reformation de la banquise.

Jusqu'à -80 degrés l'hiver dans certaines bases

En fonction des bases où ils sont affectés, les recrues sont confrontées à des températures qui peuvent varier de -1 à -30 degrés... pendant l'été. "Durant l'hiver, on arrive à des températures qui peuvent chuter jusqu'à -80 degrés, indique Florentin Camus, plombier pour l'Institut polaire français. Toute la tuyauterie extérieure doit être isolée ou toujours en mouvement pour éviter qu'elle gèle." L'IPEV se charge de fournir les combinaisons pour survivre à ces températures glaciales et un médecin est présent sur chaque base et lors de chaque expédition de ravitaillement, "des convois terrestres qui peuvent mettre 10 jours à arriver, pour acheminer des vivres et du carburant", précise Anne Savary.

Comme elle l'explique à BFMTV, l'institut de recherche vise des personnes disponibles car "ce n'est pas anodin de s'absenter pendant une telle période vis-à-vis de sa famille" et qui ont "une appétence pour la vie en collectivité".

"Les collègues de boulot pendant la journée seront aussi ceux pendant les soirées dans les stations."

Tests techniques et entretien avec un psychologue

Le job dating, qui se tiendra l'après-midi, permettra aux candidats d'échanger avec d'anciens hivernants et des scientifiques qui travaillent dans les stations polaires. Leurs CV seront consultés puis le cas échéant, ils passeront un entretien et des tests techniques. Les profils sélectionnés se rendront ensuite au service médical des TAFF (Terres Australes et Antarctiques Françaises) à Paris afin d'y réaliser des radios et un électrocardiogramme entre autres. Le processus s'achèvera par un entretien avec un psychologue et des tests de personnalité.

Un long procédé qui peut aboutir à une expérience mémorable pour les candidats retenus si on en croit le retour d'expérience de certains comme Nina Marchand. Aujourd'hui coordinatrice des opérations pour l'Institut polaire français, elle a passé 16 mois sur l'île Amsterdam au sud de l'océan Indien lors de sa première mission. "Ce qui est le plus impressionnant, c'est qu'on a une forte émotion, comme une envie de pleurer de voir pour la première fois des animaux qu'on a jamais vus de notre vie: des otaries, des manchots", évoque-t-elle.

En repartant, on a la même émotion parce qu'on quitte les humains qu'on a rencontrés sur le territoire."
Timothée Talbi