BFM Business
France

Ehpad en difficulté: le gouvernement va débloquer 650 millions d'euros

La ministre déléguée aux Personnes âgées Fadila Khattabi annonce une augmentation de 5% le financement de l'État aux Ehpad publics et associatifs et de 3% pour les Ehpad privés.

Une bouffée d'oxygène. Une enveloppe de 650 millions d'euros pour aider les Ehpad va être débloquée, a annoncé la ministre déléguée aux Personnes âgées Fadila Khattabi dans les colonnes du Figaro.

La semaine dernière, la Fédération hospitalière de France (FHF) avait tiré la sonnette d'alarme, alertant sur la situation des Ehpad publics. 85% des Ehpad publics ont affiché des résultats déficitaires sur l'année 2023, soit près du double par rapport à 2019, selon la FHF.

Face à cette situation, "nous augmentons, avec Catherine Vautrin, de 5% le financement de l'État aux Ehpad publics, afin de leur apporter un ballon d'oxygène. Le montant pour les Ehpad associatifs devrait aussi augmenter de 5 % à condition qu'ils trouvent un accord - en cours de négociation - sur les bas salaires. Pour le privé commercial, le soutien de l’État sera de 3 %", a déclaré au Figaro la ministre des personnes âgées Fadila Khattabi.

Cette nouvelle aide devrait représenter un montant de 650 millions d'euros, dont 190 millions pour le public (proportionnel à sa part dans les 7500 Ehpad de France), sur un montant total prévu cette année à 13,1 milliards d'euros. "Loin de se désengager, le gouvernement a renforcé son soutien au secteur de 4 milliards d'euros entre 2019 et 2023", a fait valoir la ministre.

Une réforme plus globale du financement

De 2022 à 2023, le déficit moyen par place dans les Ehpad publics en mauvaise passe est passé de 3226 euros à 3850 euros. Un "chiffre record alarmant", selon la FHF. Pour traiter ce problème de manière structurelle, l'exécutif envisage une réforme du financement (complexe) des Ehpad.

Actuellement, les Ehpad sont financés via trois sources (la Sécurité sociale subventionne le soin, les départements gèrent la dépendance, les familles prennent en charge l'hébergement). Le gouvernement voudrait fusionner les sections dépendance et soins, qui seraient à l'avenir pilotées par les agences régionales de santé (ARS).

"L'objectif n'est pas de recentraliser, mais d'aider durablement les Ehpad. C'est une question d'efficacité et 80 % des professionnels y sont favorables (...)", a assuré la ministre au Figaro. "La fusion harmoniserait l’accompagnement des résidents d'un établissement à un autre à un moment où les citoyens jugent insupportable d'être traités de façon inégale selon les territoires."

MC