Michel-Edouard Leclerc appelle les industriels à "être transparents" sur le prix payé aux agriculteurs

Quelques semaines après la crise agricole lors de laquelle les distributeurs ont été ciblés, le président du comité stratégique des centres Leclerc s'est montré favorable à ce que le prix payé à l'agriculteur couvre ses coûts de production.

Michel-Edouard Leclerc tape de nouveau sur les industriels. Invité au micro de Sud Radio ce mardi matin, le président du comité stratégique des centres Leclerc est revenu sur les mesures qui ont émergé à la suite du mouvement agricole du début d'année. Au sujet de la meilleure rémunération des agriculteurs, le patron de la grande distribution s'est rangé derrière la FNSEA en manifestant son accord pour "que le prix que reçoit l'agriculteur couvre les coûts de production et la matière première." Il a cependant rappelé que tous les agriculteurs ne sont pas logés à la même enseigne: "Il y a des petits agriculteurs qui ont besoin d'être protégés mais les céréaliers, par exemple, font leur fric ou sont dépendants des marchés internationaux."

Surtout, Michel-Edouard Leclerc a de nouveau attribué une part de responsabilité aux industriels: "Tous les industriels qui vont me vendre des produits laitiers doivent être transparents sur combien ils ont donné aux agriculteurs pour que je ne descende pas en dessous. Mais il y a une disposition dans la loi qui permet à l'industriel de ne pas être transparent."

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"Ce n'est pas normal que le consommateur ne sache pas le prix payé au producteur."

Il a ainsi rappelé que sur les 40 demandes formulées par le premier syndicat agricole, seuls deux points concernent la grande distribution à savoir la problématique des quantités de produits importés et "les tarifs négociés par les distributeurs pour savoir si on tient compte des coûts de production."

Favorable à l'indicateur "Origine-Info"

Outre le prix réglé au producteur, le président du comité stratégique des centres Leclerc estime que les consommateurs doivent aussi bénéficier d'une information transparente sur l'origine du produit en question. "Les industriels le font mais c'est toujours un peu caché, déplore-t-il, se montrant favorable au futur indicateur de l'origine des produits alimentaires qui se nommera 'Origine-Info'. Je suis pour une transparence des produits d'origine, notamment des ingrédients. Je pense que c'est bien de donner cette information, c'est une marque d'attention aux consommateurs."

Le patron de la grande distribution s'est également voulu rassurant quant à l'évolution des prix alimentaires cette année. "Les négociations annuelles se sont plutôt terminées sur des perspectives de baisses des prix ou de très faibles inflations [...] Pour les multinationales, on a discuté ferme et on revient à la raison. Ils ont perdu des volumes, des marchés et il n'y a pas eu besoin de mettre les gants de boxe. En 2024, les prix ne devraient pas être trop chauds sur le front de la consommation."

Timothée Talbi