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+7,8%: au Royaume-Uni, les salaires grimpent désormais plus vite que les prix

L'inflation au Royaume-Uni est désormais plus basse que la hausse des salaires.

L'inflation au Royaume-Uni est désormais plus basse que la hausse des salaires. - AFP

La croissance des salaires (hors bonus) a atteint 7,8% entre juin et août outre-Manche et l'inflation s'est quant à elle replié à 6,6%. Mais des menaces planent sur l'emploi avec le ralentissement de l'économie.

Les salaires grimpent désormais plus vite que les prix au Royaume-Uni, apportant un répit aux travailleurs dans la crise du coût de la vie, tandis que les offres d'emploi continuent à diminuer, signe que les tensions sur le marché du travail s'amenuisent.

La croissance des salaires (hors bonus) a atteint 7,8% entre juin et août, indique mardi l'Office national des statistiques (ONS), un niveau parmi les plus élevés enregistrés depuis le début de la publication de ces données en 2001.

Parallèlement, entre juin et août, l'inflation au Royaume-Uni est tombée de 7,9% à 6,7% sur un an.

L'ONS a également révisé à la hausse le taux de croissance des salaires hors bonus pour les trois mois terminés en juillet, à 7,9% contre 7,8% auparavant. Cela représente une hausse de 0,1% des salaires réels (hors inflation) sur la période.

Les chiffres de l'inflation pour septembre seront publiés mercredi, le marché attendant en moyenne un plus ample repli à 6,6%.

"C'est une bonne nouvelle que l'inflation recule et que les salaires réels augmentent, afin que les gens aient plus d'argent" disponible, a commenté le ministre des Finances Jeremy Hunt, ajoutant que "pour poursuivre ces progrès, nous devons nous en tenir à notre plan de diviser l'inflation en deux".

Menaces sur le chômage

"La croissance des salaires devrait ralentir à mesure que le chômage augmente et que l'inflation en repli se reflète sur les accords salariaux", remarque Ian Stewart, économiste chez le cabinet Deloitte.

Fait inhabituel, l'ONS a repoussé à la semaine prochaine la parution du taux de chômage, qui aurait dû être publié également mardi. Il atteignait 4,3% pour les trois mois terminés fin juillet, plus qu'avant la pandémie de coronavirus, reflétant une activité économique britannique essoufflée.

Les pénuries de travailleurs qui ont pesé sur nombre d'entreprises ces deux dernières années depuis la reprise économique post-pandémie s'atténuent: l'ONS a ainsi publié mardi des chiffres sur le nombre d'emplois à pourvoir qui continue à reculer, à 988.000 pour juillet à septembre, soit 43.000 personnes de moins qu'au deuxième trimestre.

Signe des difficultés des entreprises: la faillite en septembre des magasins britanniques Wilko s'est traduite par la perte de plus de 12.000 emplois.

"Un autre repli dans les offres d'emploi à pourvoir signale une moindre demande pour des travailleurs" remarque Martin Beck, de EY Item Club.

Pour lui, cela renforce la probabilité que la Banque d'Angleterre choisisse de maintenir inchangé son taux d'intérêt lors de sa prochaine réunion de politique monétaire, le 2 novembre.

Lors de la dernière réunion, elle avait maintenu son taux à 5,25%. La semaine dernière, le gouverneur de la Banque d'Angleterre a insisté sur le fait qu'une politique monétaire "restrictive" reste nécessaire pour lutter contre l'inflation au Royaume-Uni, qui reste la plus élevée du G7.

Le chef économiste de l'institution monétaire Huw Pill a renchéri lundi en déclarant que la BoE avait "plus de travail à faire" pour ramener l'inflation à sa cible de 2%, laissant entrevoir la possibilité d'un plus ample resserrement des taux.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi avec AFP Journaliste BFM Éco