Procès en appel de l'attentat du 14-Juillet: fin d'une semaine d'audience éprouvante pour les parties civiles

Les auditions des parties civiles se sont succédé ce vendredi 3 mai lors du procès en appel de l'attentat du 14-Juillet à Nice. Elles témoigneront encore pendant deux semaines.

"Cet attentat a définitivement changé nos vies." Ce vendredi 3 mai marque la fin d'une semaine d'audience éprouvante pour les parties civiles du procès en appel de l'attentat du 14-Juillet à Nice. Pour cette deuxième semaine, les parties civiles ont pu prendre la parole à la barre. Ce vendredi, leurs auditions se sont, une nouvelle fois, succédé devant la cour d'assises spéciale de Paris.

"Cet attentat a définitivement changé nos vies", déclarait ce matin, Sylvie Garcia. Un constat partagé par chaque victime.

"Perdre un enfant, il n'y a rien de plus grave"

Caroline Villani a également témoigné. Elle s'est approchée à la barre avec trois pins accrochés à son pull avec les photos des quatre proches qu'elle a perdu: son beau-père, son frère, sa mère et son fils de 16 ans.

"Perdre un enfant, il n'y a rien de plus grave", a-t-elle déclaré, avec émotion.

Au milieu de ces prises de parole, certaines victimes lancent un mot d'espoir. C'est le cas de Mickaël Mourjan, victime de l'attentat du 14-Juillet 2016 à Nice et partie civile qui tenait un stand de bonbons près de là où le camion s'est arrêté. Il reconnaît qu'il y "aura toujours un avant et un après".

"Avec des images comme ça, c'est normal. Il faut savoir aussi prendre sur soi et faire des efforts et un travail sur soi-même pour essayer d'avancer, parce qu'on a quand même tous de la chance. On n'est pas morts et faut penser à l'avenir. Il ne faut pas rester que sur du passé, l'avenir sera peut-être mieux que ce 14-Juillet 2016", détaille-t-il.

Encore deux semaines de témoignages

Les parties civiles témoigneront encore pendant deux semaines. Elles espèrent toutes que le procès se termine bientôt pour qu'elles puissent tourner la page. Ils craignent toutefois que les deux accusés soient condamnés à des peines plus légères qu'en première instance.

Les deux seuls des huit accusés à avoir fait appel avaient été condamnés en première instance à 18 ans de réclusion pour participation à une association de malfaiteurs terroristes.

L'auteur de l'attentat qui a fait 86 morts, dont une quinzaine d'enfants, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un chauffeur-livreur tunisien de 31 ans au caractère instable, a été tué par la police le jour de l'attaque.

Gaël Camba avec Solenne Bertrand