BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

"Ma mère m'a forcé": l'échange de Gabriel Attal avec des jeunes lors de sa visite de l'internat à Nice

En visite dans un internat d'expérimentation pour les "élèves décrocheurs" et "primo-délinquants" ce lundi matin, le Premier ministre Gabriel Attal a pu avoir des échanges francs avec certains d'entre eux.

Des adolescents peu satisfaits mais très francs. De passage à Nice pour visiter un internat dédié à des élèves en situation de décrochage scolaire, le Premier ministre Gabriel Attal a échangé avec plusieurs d'entre eux au cours de la matinée.

Ces derniers n'ont pas caché leur manque de motivation à intégrer la structure expérimentale, inaugurée dans le cadre du plan visant à lutter contre les violences chez les jeunes.

Lorsque le chef du gouvernement a posé la question introductive: "Est-ce que vous êtes contents d'être là?" aux élèves présents dans l'assemblée, un "non" discret mais collectif s'est fait entendre, provoquant le rire de Gabriel Attal et des ministres Éric Dupond-Moretti et Sarah El Haïry.

"Je voulais rester avec mes collègues"

"Ben c'est rassurant! Parce que si vous étiez trop heureux d'être là, on se dirait que c'est peut-être pas utile pour vous", a alors rétorqué le Premier ministre, qui a cherché à comprendre les raisons pour lesquelles les adolescents étaient intégrés à l'internat.

Incitant l'un d'entre eux à s'exprimer, celui-ci a d'abord refusé de prendre le micro, avant de finalement déclarer: "Je dis que ma mère, elle m'a forcé, c'est tout".

"Elle m'a dit que j'allais partir en vacances, qu'il y avait des activités et tout ça. Mais y a rien", déplore-t-il.

"Pourquoi tu voulais pas?", a insisté Gabriel Attal. "Je voulais rester avec mes collègues dehors et tout", répond l'élève. "Sortir avec mes collègues, manger dehors..." poursuit-il, avant de passer le micro à l'un de ses camarades, à qui le Premier ministre a posé les mêmes questions.

Une "cure sans téléphone" prévue

"Moi je suis pas content du tout, ma mère elle m'a obligé, elle m'a forcé, elle m'a dit que c'était bien... Mais je vois que c'est pas bien là", a-t-il répondu en toute franchise. "Ça a pas démarré encore! Ça commence ce matin", a alors tempéré le chef du gouvernement.

Une réponse qui n'a pas convaincu l'adolescent scolarisé en troisième, qui admet avoir "compris" les raisons de sa présence dans l'établissement. "Je suis pas trop intéressé par l'école", a-t-il notamment déclaré, avant d'avouer passer beaucoup de temps sur le téléphone malgré les remontrances de sa maman. "Je l'utilise quand même", a-t-il confié.

"Ben c'est bien, ici il y aura une petite cure sans téléphone. Tu vas voir qu'on peut faire plein de choses", conclut alors le Premier ministre.

Devant l'internat, un garçon a également demandé au Premier ministre: "Vous êtes riche?". Surpris, Gabriel Attal a acquiescé, assurant que le plus "important c'est de faire des choses qui vous plaisent".

"Il est méchant Macron", conclut alors le petit garçon face à un Premier ministre décontenancé.

"Avant qu'un jeune ne tombe dans la délinquance, quand on s'aperçoit qu'il commence à avoir de mauvaises fréquentations, à traîner dans la rue, nous proposerons aux parents que leur enfant soit envoyé en internat, loin de son quartier et de ceux qui le poussaient à plonger", avait-il déclaré le 18 avril lors de la présentation du plan contre les violences des jeunes.

Mathias Fleury