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Une journée "collège mort" organisée dans les établissements des Alpes-de-Haute-Provence

Une opération "collège mort" organisée à Château-Arnoux-Saint-Auban le 13 mai 2024 pour protester contre le choc des savoirs.

Une opération "collège mort" organisée à Château-Arnoux-Saint-Auban le 13 mai 2024 pour protester contre le choc des savoirs. - BFM DICI

C’était une journée sans cours lundi 13 mai dans les collèges du département. La fédération des conseils de parents d'élèves a organisé une journée "collège mort" pour protester contre la réforme du "choc des savoirs".

Face au portail du collège Camille Reymond, Jeff Di Giovanni discute avec René Villard, le maire de Château-Arnoux-Saint-Auban. Le président de la fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) des Alpes-de-Haute-Provence ne décolère pas.

"Le problème est qu’on n'aura plus de mixité! Les enfants seront mis dans des cases: les bons avec les bons, les mauvais avec les mauvais. Ceux qui auront la chance d’avoir des parents qui peuvent les aider progresseront, ce qui ne sera pas le cas des autres qui seront livrés à eux-mêmes".

Ses paroles visent directement la réforme du "choc des savoirs" portée par Gabriel Attal. Le Premier ministre souhaite la création de groupes de niveaux dans les collèges afin de soutenir les élèves en difficulté. Un projet qui ne passe pas auprès des enseignants et des parents d’élèves.

Une grève suivie

La FCPE a ainsi appelé à une opération "collège mort" lundi 13 mai, pour laquelle ils ont demandé aux parents qui le peuvent de garder leurs enfants chez eux.

Et Jeff Di Giovanni se félicite, l’opération est un succès. 80% des élèves du collège Camille Reymond étaient absents ce lundi. La tendance est la même dans l’ensemble du département puisque 3.434 élèves sur 4.301 ont séché les cours, soit 80% des collégiens.

Certaines écoles ont également enregistré un taux d’absentéisme de plus de 50%. En tout, 62,5% des collèges des Alpes-de-Haute-Provence ont suivi l’appel de la FCPE, soit mieux que lors du dernier appel du 5 avril pour lequel  à peine quatre collèges avaient participé.

Des classes surchargées

La FCPE pointe du doigt un sous-financement de la réforme et des risques de surcharge de travail pour les enseignants. D'autres priorités sont à signaler selon elle puisqu’il faudrait créer des divisions supplémentaires dans plusieurs collèges aux classes surchargées d’élèves.

"On touche aux valeurs d’égalité de l’école!, s’exclame Jeff Di Giovanni. Cette réforme vise à générer un tri social des élèves dès leur plus jeune âge. C’est un retour en arrière qui revient sur 60 ans de démocratisation scolaire".

Forte du succès de cette journée, la FCPE appelle à poursuivre la grève des cours. Aucune date n’est pour l’instant prévue mais la volonté est d’étendre d’autant plus le mouvement auprès des écoles.

Gabriel del Castillo