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Le socialiste gapençais Christophe Pierrel en passe de rejoindre Renaud Muselier pour les JO d'hiver 2030?

Le socialiste Christophe Pierrel

Le socialiste Christophe Pierrel - BFMTV

Christophe Pierrel, l’ancien chef de cabinet de Michèle Rubirola pourrait occuper un poste de "facilitateur" entre les mondes politique, sportif, associatif et environnemental dans le cadre de des Jeux olympiques d’hiver, s'ils sont bien attribués aux Alpes françaises. 

C’est une vraie prise de guerre et un coup double qu’est en train de réaliser Renaud Muselier. Tant sur le plan régional pour l’avenir olympique, que sur le plan marseillais pour son avenir politique. Le président de la région Sud devrait prochainement bénéficier d’un renfort de poids dans la course aux Jeux olympiques d’hiver 2030, pour lesquels le dossier des Alpes françaises a été le seul retenu par le Comité international olymique. Jusqu’au 24 juillet, date à laquelle sera officialisé le choix du Comité, aucune communication officielle ne sera faite. Pourtant, le nom du Gapençais Christophe Pierrel circule avec insistance dans l’entourage de Renaud Muselier. Selon nos informations, les deux hommes souhaitent travailler ensemble pour faire des JO 2030 un événement phare et soutenu unanimement de Briançon à Marseille.

Dès l’obtention des jeux garantie, Christophe Pierrel pourrait occuper un poste stratégique dans cette aventure olympique, celui de "facilitateur" entre les mondes politique, économique, sportif et environnemental. Il faut dire que le socialiste connaît bien les arcanes du pouvoir. Ancien chef de cabinet-adjoint de François Hollande à l’Élysée avant de rejoindre le secteur privé et le groupe Vinci où il était président du conseil d’administration du stade de Bordeaux, Christophe Pierrel a labouré le terrain marseillais ces dernières années. Chef de cabinet de la maire Michèle Rubirola jusqu’à la démission de cette dernière en décembre 2020, le Gapencais avait une nouvelle fois rebondi en devenant la cheville ouvrière du grand "Plan École" dans l’équipe du maire actuel Benoît Payan.

"Pierrel, c’est une très bonne idée. Pour des raisons politiques et pour la connaissance du territoire. C’est un professionnel qui va mettre en relation tous les interlocuteurs", prédit une proche de Renaud Muselier.

Un calcul politique

Jusqu’à l’attribution officielle des Jeux, l’équipe autour du président de région va s’étoffer. Yvan Chaix, directeur de l’Agence de Développement Économique et Touristique des Hautes-Alpes et Joël Migliore, conseiller de Christian Estrosi en charge des sports, abattent déjà un gros travail dans l’ombre.

Christophe Pierrel devrait apporter une touche encore plus politique. Et surtout de gauche. "Il faut reconnaître l’intelligence de Renaud Muselier d’aller chercher toutes les compétences du territoire. Car l’enjeu n’est pas un clivage politique. L’enjeu, c’est ce projet sans commune mesure pour la région entière", souffle t-on dans l’entourage du Gapençais. Le clivage politique, Renaud Muselier et Christophe Pierrel l’ont entretenu souvent. Aux élections régionales, comme aux municipales marseillaises, les deux hommes avaient croisé le fer en étant adversaires. Mais ils se respectent et ont toujours su se trouver des qualités mutuelles. Le calcul politique en fait partie. En s’assurant les services de Christophe Pierrel, Renaud Muselier pourrait bénéficier d’un stratège habile en vue des élections municipales à Marseille en 2026. Le Haut-Alpin connaît par cœur le fonctionnement et l’entourage du "camp Payan".

Parallèlement, en acceptant cette mission au service des JO 2030, Christophe Pierrel revient dans la lumière et va occuper l’espace médiatique gapencais qu’il a quitté sur la pointe des pieds lors des dernières municipales. Le maire (divers droite) de Gap Roger Didier, comme son opposition à gauche qui peine à s’unir, sont prévenus. Si Christophe Pierrel se ragaillardit politiquement et médiatiquement, il ne s’interdirait pas un retour ambitieux sur la scène gapençaise.

"Il est cramé à Gap", balaye un fin connaisseur de la vie politique locale.

"Ce n'est pas un sujet partisan"

En attendant, les élus des Hautes-Alpes devraient forcément travailler avec Christophe Pierrel pour mener à bien l’aventure olympique jusqu’en 2030, si elle se confirme. "L’idée, c’est de créer un élan général. Et si son nom circule, c’est qu’il est capable d’apporter quelque chose. Ce qui se joue là pour les Alpes du Sud n’a pas d’équivalent. L’enjeu est historique et tout le monde doit se l’approprier", souffle un Haut-Alpin qui participe depuis plusieurs mois à l’obtention de ces Jeux d’hiver. 

De son côté, le principal intéressé s’amuse de cette situation. En vacances, Christophe Pierrel a accepté de répondre à BFM DICI. S’il ne confirme pas les discussions avec Renaud Muselier, celui qui est retourné dans le secteur privé depuis septembre dernier sème déjà des petits cailloux: "Les Jeux olympiques d’hiver pour la région et notre territoire alpin, c’est formidable et cela m’intéresse. Tout ce que je pourrai faire pour cette dynamique, je le ferai."

Avant de conclure: "Ce n’est pas un sujet partisan et tous les acteurs, politiques, sportifs, économiques et écologiques doivent se transcender. Tous les secteurs doivent prendre leur part. Concernant le développement du territoire ou encore le train, cette aventure est passionnante."

Valentin Doyen