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Quels moyens de transports au quotidien à la sortie du confinement

Plus de pistes cyclables, des masques obligatoires dans les transports, les collectivités locales et le gouvernement travaillent actuellement pour mettre en place une politique de transport pour les déplacements du quotidien à la sortie du confinement.

Plus de pistes cyclables, des masques obligatoires dans les transports, les collectivités locales et le gouvernement travaillent actuellement pour mettre en place une politique de transport pour les déplacements du quotidien à la sortie du confinement. - AFP

Le gouvernement et les institutions locales étudient actuellement les solutions pour que les Français puissent reprendre leurs déplacements quotidiens, à l’issue du confinement. Avec un impératif: allier distanciation sociale et trajets quotidiens.

Comment les Français se déplaceront-ils au quotidien après le 11 mai ? Cette date a été avancée par le président de la République comme celle du début possible du déconfinement, et donc de la reprise progressive des déplacements quotidiens des Français pour notamment se rendre sur leur lieu de travail. Les municipalités, élus locaux des départements mais aussi le gouvernement explorent actuellement les pistes pour allier distanciation sociale et trajets quotidiens.

Comment sécuriser les transports en commun

La question la plus épineuse semble celles des transports en commun. Comment garantir la sécurité sanitaire dans des bus ou des métros aux heures de pointe? Comment rassurer les voyageurs qui les empruntent quotidiennement alors qu’en pleine période de confinement de nombreux trams et bus sont toujours bondés?

"La peur est légitime, on ne sait pas le 11 mai si l’Ile-de-France sera déconfinée, on ne sait pas comment cela se fera, souligne ce jeudi Stéphane Beaudet, vice-président Ile -de-France en charge des Transports sur BFMTV. Une chose est sûre, Il est impossible de redémarrer les transports en Ile-de-France du jour au lendemain comme si de rien n’était, et de reconfiner tout le monde dans les transports".

Cinq millions de voyageurs prennent par exemple les transports en commun chaque jour en région parisienne. "Nous demandons un déconfinement par portion et que les bonnes habitudes prises pendant le confinement, comme le télétravail, comme essayer de trouver des alternatives aux transports en commun, cela parait une bonne solution", poursuit Stéphane Beaudet. La décision n’a pas encore été tranchée sur le port du masque obligatoire pour prendre les transports en commun en Ile-de-France, à l’image de ce qu’envisage la SNCF. "Nous le souhaitons", poursuit Stéphane Beaudet, qui ajoute que le port du masque, les opérations de nettoyage des véhicules roulants, tut doit être mis en place de concert, mais progressivement.

Des millions de vélos sur les routes?

Le vélo se dessine comme une autre piste. Paris, Montpellier, Grenoble ou encore Rennes songent ainsi à installer des pistes cyclables provisoires afin de ne pas voir les Français se ruer sur la voiture. Président de l’association des Villes et territoires cyclables, Pierre Serne doit coordonner et évaluer ce développement du vélo au quotidien.

"Il ne s’agit pas de pas de prôner un déconfinement rapide ou de dire avec le vélo on peut se déconfiner vite, explique-t-il ce jeudi sur BFMTV. Quand on reprendra progressivement des activités, nous savons que les gens devront se déplacer. Sincèrement on ne pourra pas mettre tout le monde dans les transports en commun. Dans ces conditions là, si on ne veut pas se retrouver avec des millions de voitures, qui circulent en plus, ce qui ne sera de toute façon pas possible, il vaut mieux préparer des solutions plus adéquates, et notamment le vélo".

Anticiper est son maître-mot. "Si plusieurs millions de cyclistes se retrouvent en plus en France sur les voiries, il vaut préparer pour ne pas se trouver comme sur d’autres sujets dépourvus si les choses arrivent, poursuit Pierre Serne. Mettre en place très rapidement des pistes cyclables temporaires, il faut l’expérimenter très vite. Il faut faire aussi remonter les blocages, les problèmes. La ministre Elisabeth Borne m’a demandé de faire remonter les blocages administratifs, les obstacles qui surgiraient devant la mise en place de ces aménagements cyclables temporaires".

Le retour à la voiture?

Dans les grandes métropoles, le gouvernement comme les municipalités semblent surtout vouloir éviter le recours à la voiture individuelle. Cette option est en effet apparue en Chine. Un sondage réalisé par Ipsos fin mars soulignait que 66% des personnes ne possédant pas de véhicule souhaitaient en acheter un dans les six mois. Pour les trois quarts de ces futurs acheteurs, un véhicule devait permettre de ne pas être contaminés dans les transports en commun. Se déplacer dans son propre véhicule permet de maitriser le nettoyage du véhicule, les personnes cotôyées. Cette question est d’autant plus prégnante car toutes les personnes qui le souhaitent ne pourront pas forcément emprunter les transports en commun.

"Avec 100% des trains qui circulent, avec les règles de distanciation, on ne pourra accueillir que 20% des usagers , rappelle ce matin sur BFM Paris Jean-Claude Delarue, porte-parole de la fédération des usagers des transports en commun. Qu’est-ce que cela veut dire si on accepte que des trains, des bus bondés circulent? Il y a un risque sanitaire évident".

Pour éviter la promiscuité et une possible nouvelle vague de contamination, il faut chercher dès maintenant des solutions alternatives, et reprendre progressivement, explique Pierre Serne.

"La progressivité dans ce redémarrage est un mot-clé. Tout redémarrer en même temps, c’est impossible".
Pauline Ducamp