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Strasbourg: comment s'est déroulé l'exercice de simulation d'attentat organisé à l'université

500 personnes ont pris part à l'opération mercredi 25 octobre. Tout a été mis en place pour que l'exercice soit réaliste, avec l'objectif d'entraîner les services d'État à intervenir rapidement.

Un bilan fictif de 26 victimes, dont six morts. Un exercice de simulation d'attentat a été organisé ce mercredi 25 octobre au sein de l'université de Strasbourg. L'objectif de l'opération était d'entraîner les différents acteurs des forces de l'ordre et des secours au plan "Novi", pour "nombreuses victimes".

Sur place, BFMTV a pu observer le scénario fictif prévu -et connu par une poignée des 500 figurants- se mettre en œuvre. Un tireur seul, muni d'une arme légère, entre dans le bâtiment. Les alarmes anti-intrusion se déclenchent, et l'homme simule des tirs sur des étudiants et du personnel.

L'exercice se veut réaliste: le bruit des tirs est entendu dans l'université, comme le cri des victimes, dont les corps sont étendus au sol.

Réduire les délais d'intervention

Un quart d'heure après l'intrusion, les forces de l'ordre entrent dans le bâtiment pour neutraliser l'assaillant et évacuer les premières victimes.

"Ce qu'on apprend, c'est que finalement, ça prend du temps pour que la police arrive. C'est des minutes qui sont extrêmement longues pour les gens qui vivent une telle situation", rapporte Laurent Marcel, responsable de l'exercice, au micro de BFMTV.

Ce laps de temps est nécessaire pour que les policiers s'équipent, se regroupent et identifient l'origine exacte de la menace avant d'intervenir.

"On a du mal à réduire ces délais. Notre travail avec cet exercice, c'est de voir les axes d'amélioration pour que les délais soient plus courts", ajoute-t-il.

"Simuler des blessures crédibles"

Outre les délais d'intervention de la police, l'exercice permet aussi d'améliorer la prise en charge des blessés. Une centaine de figurants jouent les victimes. Ceux qui sont gravement blessés sont regroupés ensemble, à l'écart de ceux qui ont été plus légèrement touchés.

"Ceux qui jouent les blessés doivent simuler des blessures crédibles pour qu'on puisse les prendre en charge de manière réaliste", insiste Madeleine Deloire, commandante des opérations de secours. "Nos équipes doivent mettre en œuvre les matériels et, au niveau du commandement, on doit jouer la coordination interservices".

Une réunion pour faire le point sur le déroulé de l'opération sera prochainement organisée à la préfecture.

D'autres exercices à venir

Cet exercice était prévu et imaginé avant que la France ne relève au maximum le niveau d'alerte du plan Vigipirate contre les attentats depuis l'assassinat, le 13 octobre, de l'enseignant Dominique Bernard dans son lycée à Arras (Pas-de-Calais).

Pour éviter de semer la panique dans le secteur, l'université a été fermée en partie l'après-midi et les autorités ont pris soin d'interrompre la circulation automobile dans le secteur.

D'autres exercices sont prévus d'ici à l'an prochain dans d'autres villes, notamment en vue de l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques.

Tanguy de Lanlay, avec Emilie Roussey